FR EN ES

Carrières d'extraction des pierres


Les pyramides d'Egypte sont essentiellement faites de pierres, pour la grande majorité ce sont des pierres calcaires, une pierre banale que l'on trouve un peu partout dans les falaises qui bordent le Nil, de Memphis au Sud de Thèbes. Toutefois les carrières d'extraction de ces pierres étaient parfaitement définies, il ne s'agissait pas, à l'époque, d'extraire les pierres de partout à la fois, sans organisation.

Carrière de Gizeh

Carrière de Gizeh

Plusieurs carrières furent donc mise en route, en fonction des chantiers et des époques. Certaines carrières étaient exploitées le temps de travaux particuliers, d'autres l'étaient en permanence, ce sont elles qui alimentaient en matériaux de construction les villes qui se construisaient, au fil de l'avancée de la civilisation égyptienne antique. Maîtriser ces carrières pouvaient être important, surtout si il s'agissait de métaux précieux comme le cuivre (qui servait à la fabrication d'armes et d'outils) ou l'or (qui avait déjà de la valeur). Mais les carrières de pierres pouvaient aussi être l'objet de conflits territoriaux, et il n'était pas rare qu'un pharaon décide d'attaquer un peuple voisin dans le seul but de s'approprier ses ressources lapidaires.

Voici ici quelques explications sur les carrières ayant servi à l'extraction des matériaux pour la construction des pyramides d'Egypte.


Les différentes sortes de carrières


Carrières de calcaire

Les carrières de calcaire, de grés et de granit sont dispersées un peu partout le long du Nil, avec une plus grande part près du Sud du delta, du côté du Caire et dans sa partie Sud.

Les pyramides de Gizeh ont été faites avec une pierre locale, directement extraites sur le plateau de Gizeh. Ce sont des carrières à ciel ouverts que l'on voit encore de nos jours. Ces pierres ont été extraites un peu plus facilement qu'ailleurs car les égyptiens anciens avaient remarqués que le plateau calcaire était strié de lignes de fragmentation très rectilignes qui formait des sortes de prédécoupage des pierres. En fait, de nos jours on appelle ça des plans anticlinaux, c'est un phénomène naturel qui apparait dans ces zones chaudes et qui était bien pratique pour eux. Les autres pyramides, celles de Dahchour ou de Saqqarah par exemple, sont également faites en pierres locales, il y a des carrières tout le long du Nil, de Memphis au Sud de Thèbes.

Les pierres calcaires fins, très blanches, proviennent de la carrière de Tourah. Tourah, c'est à l'Est du Caire, dans une zone qui est de nos jours fortement urbanisées. Certaines de ces pierres provenaient d'une autre carrière, celle de Massarah.

Carte des carrières

Carte des carrières


Carrières de granit et de grés

Les pierres granitiques proviennent de carrières près d'Assouan, dans le Sud du pays. Ces roches, très dures, devaient probablement être très difficiles à travailler, que ce soit pour leurs extractions, leurs dégrossissements, leurs abrasements, leurs transports, etc. Elles étaient transportées par bateaux qui descendaient le Nil, bien sûr.

La plupart des carrières de granit et de grés étaient à l'air libre, pour faciliter le travail d'extraction. Malheureusement au fil du temps il fallut aller chercher ces pierres plus profondément pour en trouver de bonne qualité, ce qui signifia qu'il leur a fallut les transformer en carrière souterraine... multipliant la pénibilité du travail. Extraire des roches dures du sols, surtout en carrière fermée, étaient malaisé. Pour le faire les égyptiens anciens utilisaient des boules de dolérite, une pierre très dure, qu'ils passaient sur des surfaces de granit jusqu'à ce que la roche se creuse. Une fois la profondeur atteinte, ils creusaient des trous le long de cette ligne et ils y enfonçaient des pieux de bois qu'ils arrosaient abondamment et régulièrement. Le bois, en gonflant, finissait par faire éclater la roche qui se fissurait alors le long des sillons. cette technique semble assez fiable puisqu'elle a grandement été utilisé au cours du temps.

Le grès, lui, provient pour l'essentiel des carrières du Sud de Thèbes, où il y a une vaste zone abondamment fournie en cette roche qui peut être friable tout comme d'une dureté à toute épreuve. En fait, le grés, c'est du sable aggloméré, sa dureté dépend donc de la pression qu'a subi la zone exploitée au fil du temps. Plus la pression des couches supérieures étaient forte, plus le grés est solide.


Exploitation des carrières

Les conditions d'exploitation des carrières étaient bien plus dures que celles des ouvriers du chantier. En fait, il y avait deux sortes de carrières :

  • Les carrières exploitées en permanence
  • Les carrières exploitées temporairement

Les premières étaient travaillées par des ouvriers payés pour ce travail, tout à fait comme les ouvriers constructeurs des pyramides. Les autres faisaient l'objet de conquêtes militaires temporaires, le temps de l'exploitation de la carrière, soit jusqu'à la fin du filon, soit jusqu'à la fin du chantier pour lequel l'expédition avait été menée. Ces carrières étaient exploitées essentiellement par des esclaves, prises de guerre de l'ennemi.

Il faut bien imaginer que de telles expéditions mobilisaient des milliers d'hommes de guerre, ne serait-ce que pour maintenir l'ordre sur la carrière. Les conditions de travail étaient pénibles, et la mortalité était relativement élevée sur de tels chantiers.



Voir aussi :

Les Matériaux de construction

Construction des pyramides





Copyright 2013 - 2024 - Toute reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Ce site Internet est un site privé, non officiel, issu du travail de compilation des oeuvres de différents auteurs. Sauf mention contraire, les photos sont la propriété du webmaster. Toute utilisation des textes, photos ou autres éléments de ce site internet sont interdits sans accord du webmaster. Pour le contacter, utilisez le lien sur la page crédits. Sources documentaires : cliquez ici. Pour consulter la politique de confidentialité du site veuillez cliquer ici : Politique de confidentialité.

Sites Internet du même auteur : Les Pyrénées-Orientales, Marguerite Duras, Merveilles du monde, Empereurs romains.