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Yongle


Yongle

Yongle

Yongle est le plus connu des empereurs chinois. Troisième empereur de la dynastie des Ming, il vécut de 1360 à 1424, accédant au pouvoir en 1402. Il est essentiellement connu pour avoir réformé la nation chinoise, déplacé la capitale à Pékin et fait construire la cité interdite.


Les jeunes années

Yongle est né le 2 mai 1360, il est le 4e fils de l'empereur Hongwu, le fondateur de la dynastie Ming. Hongwu, de son vrai nom Zhu Yuanzhang, était un paysan qui parvient à réunir suffisament d'hommes pour combattre l'empereur de la dynastie Yuan, d'origine mongole, qui régnait sur la Chine. Il gagna les combats et parvint à le faire fuir. Il s'installa alors sur le trône laissé vacant sous le nom de Hongwu. Sa capitale étant Nankin.

Son 4e fils était Zhu Di. Quand il fut en âge de prendre ses propres décisions, aux alentours de ses 20 ans, il fut nommé Prince de Yan, le Yan étant la région du Nord de la Chine, autour de Pékin. Cette nomination était un honneur et nous ignorons les raisons pour lesquels il reçut ce titre, mais toujours est-il que le Nord de la Chine était la région la plus dangereuse car c'était celle en contact avec le territoire mongol, l'ennemi héréditaire nouvellement chassé de Chine.

Il se mit donc à la tête des forces chinoises et passa les dix années suivantes à combattre les mongols, ce qu'il fit avec succès tout en prenant des capacités militaires qui lui seront utiles par la suite, en 1398.


La montée sur le trône

C'est en 1398 que son père meurt. Or, son fils ainé était déjà décédé à cette époque, le pouvoir arriva donc dans les mains de son petit-fils Zhu Yunwen qui se fit appeler Jianwan (Ce qui signifie "Le lettré"). Conscient de la faiblesse de ses pouvoirs au vu de sa petite expérience, il décida de réduire les forces militaires de ses vassaux. Or son oncle Zhu Di était le plus puissant de tous. Ce dernier prit alors l'initiative d'attaquer son neveu pour le destituer et prendre sa place.

Les combats entre les armées régulières de Jianwan et celles de Zhu Di durèrent quatre années pendant lesquelles l'empereur tenta de diriger du mieux qu'il pouvait son empire. A la fin de la guerre c'est Zhu Di qui gagna, l'empereur étant probablement mort dans l'incendie de son palais.

Zhu Di, prince de Yan, monta alors sur le trône sous le nom de Yongle et tenta, toute sa vie, de se légitimer aux yeux de la population.


Légitimité du pouvoir

Il faut dire que dans la civilisation chinois féodale l'empereur était le garant de la bonne marche de la société. Les croyances allaient dans le sens d'une association entre les faits et gestes de l'empereur et le bonheur de la population, il fallait donc que l'empereur soit heureux, en harmonie sous peine qu'il soit considéré comme responsable des catastrophes subies par le peuple, que se soit des catastrophes naturelles (intempéries détruisant les récoltes) que d'origine humaine (attaques mongoles).

Yongle choisit donc de faire une politique en accord avec ces principes. Il commença par réduire les risques naturels en faisant faire de grands travaux dans les zones agricoles les plus importantes de Chine. Des canaux de grandes importances furent créés, ceux-ci desservant des voies navigables plus modestes. Grace à ça non seulement les échanges commerciaux et culturels furent facilités, mais les inondations furent contenues, les canaux servant de réserves d'eau en cas d'incendie.

Pour limiter le risque mongol il se servit de ses compétences acquises dans sa jeunesse pour les combattre. Il connaissait les territoires, les moyens d'action et à présent il disposait d'une armée encore plus puissante pour pourchasser les mongols jusqu'en Mandchourie. Rapidement ils ne furent plus une menace pour la population. De la même façon il conquiert une nouvelle province dans le Sud du pays, Dai Viet, calmant les risques de rebellions.

Toujours dans l'idée de légitimer son pouvoir usurpé, il multiplia les expéditions maritimes à la rencontre d'autres peuples. L'idée était de nouer des contacts politiques qui pourraient être par la suite bénéfiques pour la population chinoise si ils se transformaient en liens commerciaux, ce qui aurait éloigné la famine. Toutefois malgré l'argent dépensé entre 1405 et 1433, ces contacts ne furent pas aussi important qu'espéré, et les expéditions furent arrêtées en 1433, probablement par manque de moyens.

A noter aussi dans le règne de Yongle la conception de l'encyclopédie de Yongle. Son intérêt pour sa nation lui fit commander une encyclopédie réunissant tous les écrits connus émanant des philosophes, des poètes et des historiens de l'histoire chinoise. L'Encyclopédie Yongle ("Yonglè Dàdian") a été commencé en 1403 et terminé en 1408, on compte plus de 2000 chercheurs réunis à Nankin qui y ont travaillés. Ils ont produit 11000 volumes décrivant les arts, les sciences, la technologie, les croyances religieuses et les réalisations du peuple chinois, le tout réuni dans un ensemble littéraire cohérent.


Engagement religieux

Yongle était un adapte du confucianisme. Afin de mieux comprendre les ressorts de cette religion il suivit les rites exigés de cette école. Il faut dire que dans ce courant de pensée, ce sont les rites qui maintenaient l'équilibre de la société chinoise.

Il développa en parallèle le taoïsme et le bouddhisme conformément aux actes des empereurs passés. Là aussi l'acceptation de nombreuses religion par le gouvernement chinois servait de ciment politique à une mosaïque de peuples épars, ce qui fut fait également dans la culture moghol une dynastie ayant régné sur un empire allant du Pakistan à la Birmanie, de l'Hymalaya au Sud de l'Inde, du XVIe au XXe siècle. (On leur doit la construction du Taj Mahal. En 1403 Yongle demanda que le moine tibétain Deshin Shekpa vienne à Nankin pour lui expliquer les préceptes du bouddhisme tibétain, ce qui fut fait en 1407. C'est de cette rencontre qu'est né la grande tolérance religieuse du peuple chinois, qui sera suivie par la plupart des empereurs de la dynastie Ming.

Yongle alla même jusqu'à établir un examen pour contrôler les connaissances de son peuple sur le confucianisme. Ces examens portaient sur des fondamentaux confucéens et servaient de code d'éthique pour la vie quotidienne des Chinois tout comme de code de bonnes relations pour les membres du gouvernement. De plus cet examen a eut un effet important : La population fut obligé de se lettrer, ce qui alphabétisa le pays.


Construction de la cité interdite

Yongle avait destitué le souverain légitime en 1402, il dû donc faire face à ses détracteurs durant les premiers temps de son règne. La cour était naturellement proche de Jianwen, et les risques étaient importants pour Yongle, dans sa capitale. Il réfléchit donc à la déplacer et choisit Pékin (à l'époque la ville s'appelait Běipíng, "paix du Nord", elle prit alors le nom de Beijing, "capitale du nord")

Pékin était l'ancienne capitale lors de la domination mongole de la dynastie Yuan, mais elle avait pour avantage d'être proche des ennemis mongoles, et elle était bien connu de Yongle, qui y vivait avant sa prise de pouvoir. De plus Nankin, la capitale actuelle, était mal protégée, elle était entourée de collines facilement prenable par les ennemis. Enfin sur place, il serait loin des menaces internes représentées par certains membres de la cour. Pour toutes ces raisons il déplaça sa capitale à Pékin et y fit construire un nouveau palais impérial.

Celui les principes du confucianisme ce palais serait très régulier, symétrique. La construction en fut donné à un jeune architecte, Kuai Xiang, à peine âgé de 30 ans. Celui-ci décida d'utiliser le modèle du Palais impérial de Nanjing pour son nouveau palais, auquel il ajouta de nombreuses références historiques aux dynasties précédentes, les Tang et les Song. Il ajouta des éléments de croyances confucéennes, astronomiques, taoïstes et traditionnelles pour créer un mélange de systèmes philosophiques et de religions chinoises.

Il ne fallut que 14 ans pour terminer le palais ainsi que les hautes murailles qui l'entourent. Ce palais n'a pas vraiment été modifié depuis cette époque.

En savoir plus sur la construction de la cité interdite.


Fin de règne

Yongle est décédé le 12 août 1424 à Pékin, il est enterré dans la tombe de Changling, le plus beau mausolée des tombeaux Ming. Après sa mort son fils Hongxi prit sa succession.


Vie privée

Yongle s'est marié avec Ren Xiao Wen qui devint de fait l'impératrice de Chine, mais Yongle eut plusieurs concubines, comme s'était toujours le cas. Il a eut trois enfants : Honxi, qui a pris sa succession, Zhu Gaoxu et Zhu Gaosui.



Voir aussi :

Toutes les biographies

Histoire de la cité interdite





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