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Histoire de la dynastie Ming (1368-1644)


La cité interdite ayant été construite entre (1406-1420), c'est donc sous la dynastie Ming que les travaux furent effectués. Plus exactement c'est sous l'empereur Yongle. Voici l'histoire et les caractéristiques de la dynastie Ming, une des deux dont les empereurs résidaient dans ce palais.


Après avoir chassé de Chine le régime mongol, les Ming seront eux-mêmes supplantés par un pouvoir d’origine non chinoise, la dynastie mandchoue des Qing. Le destin de cette dernière dynastie "nationale" présente maints aspects du classique "cycle dynastique" : née des rébellions suscitées par un régime oppressif et corrompu, fondée par un chef de guerre pouvant se targuer d’avoir recueilli le mandat céleste, confrontée, après une phase initiale de reconstruction, à des difficultés de tous ordres qui, en dépit d’une tardive reprise en main, finiront par provoquer un nouvel embrasement et par l’emporter.

Aux origines de la dynastie des Ming, le mouvement messianique des Turbans rouges qui se dresse contre le pouvoir mongol à partir de 1351. L’un des chefs rebelles, Zhu Yuanzhang, installe sa base à Nankin (1356), d’où il conquiert l’empire en une douzaine d’années et où il se proclame empereur en 1368 avec le nom de règne de Hongwu. Son petit-fils Jianwen (règne de 1398 à 1402), qui lui succède, entend rendre le gouvernement au pouvoir civil et enlever leur pouvoir à ses oncles, apanagés par Hongwu dans des fiefs frontaliers. L’un de ces derniers se soulève à Pékin et, après quatre ans de guerre civile, s’empare du trône avec pour nom de règne Yongle (règne de 1403 à 1424). Il transfère la capitale à Pékin (1421), où elle demeurera jusqu’à la fin de la dynastie, Nankin restant capitale secondaire.

Le Grand Canal, réaménagé, est le lien vital entre les riches provinces du Sud et les centres politiques et stratégiques du Nord. Au régime encore très militariste de Yongle (qui conduit personnellement cinq expéditions contre les Mongols) succèdent des gouvernements beaucoup plus "confucéens" et favorables à la bureaucratie lettrée, même si les institutions du despotisme impérial mises en place par Hongwu sont conservées. Mettant un terme aux grandes expéditions maritimes lancées par Yongle, ses héritiers adoptent une politique de repli sur les frontières et prohibent le commerce outre-mer. L’affaiblissement militaire de la dynastie est mis en évidence lorsque les Mongols s’emparent de l’empereur Zhengtong, qui s’est laissé entraîner à la tête d’une expédition contre leur chef Esen Khan (1449). Les Mongols restent une menace potentielle et parfois pressante (ils assiègent Pékin en 1550) jusqu’au traité conclu en 1570 avec Altan Khan, et c’est pour se préserver d’eux que les Ming ont reconstruit la Grande Muraille. La "fermeture maritime" est pour une bonne part à l’origine des raids de "pirates japonais" (wokou) qui ravagent les provinces du Sud-Est (1553-1564), beaucoup de ces Japonais étant en fait des contrebandiers chinois. Les victoires de généraux Ming comme le fameux Qi Jiguang, ainsi que la légalisation du commerce maritime (1567), mettent un terme à l’épisode. Intervenant au moment même où la présence occidentale s’affirme en Extrême-Orient (les Portugais sont admis à Macao en 1557), la réouverture des côtes a un impact considérable sur l’économie et la société de la Chine du bas Yangzi et du Sud-Est : développement rapide du commerce et de l’artisanat, spécialisation agricole, urbanisation...

Les rentrées d’argent en provenance du Japon et de l’Amérique espagnole via les Philippines sont à l’origine de la monétarisation accélérée de l’économie et de la fiscalité, et leur tarissement, à la fin des années 1630 et au début des années 1640, provoquera une grave récession.

Pourtant celle-ci n’est qu’un des facteurs qui entraîneront la chute des Ming, et que n’auront su prévenir les efforts d’assainissement entrepris sous la direction du grand secrétaire Zhang Juzheng entre 1568 et 1582. On citera pêle-mêle les affrontements politiques qui se succèdent depuis le règne de Wanli (1573-1620), notamment entre les factions qui collaborent avec les eunuques (lesquels ont toujours eu une influence démesurée sous les Ming) et les fondamentalistes confucéens, particulièrement actifs dans le bas Yangzi; la paralysie de l’État qui en résulte; la crise agraire due à l’état d’abandon des équipements hydrauliques (dès la fin du XVIe siècle) et à une série de calamités naturelles et d’épidémies culminant au début des années 1640 ; une crise sociale qu’explique en partie l’éclatement des cadres traditionnels de contrôle et l’alourdissement considérable des prélèvements de l’État. Celui-ci s’explique principalement par des dépenses militaires en accroissement rapide : expéditions contre les Japonais en Corée en 1592 et en 1597- 1598, guerre contre les Mandchous à partir de 1618, rébellions populaires dans le Nord-Ouest, puis dans le nord et le centre de l’empire à partir de 1627. Obligeant les Ming à diviser leurs forces, la conjonction des rébellions et des Mandchous sera fatale en dépit des efforts de redressement de l’empereur Chongzhen (règne de 1628 à 1644). Ce dernier se donne la mort au moment où le rebelle Li Zicheng entre dans Pékin, pour en être bientôt chassé par les Mandchous, dont la dynastie Qing déclare prendre possession de l’empire.

Miné par les luttes de factions, le régime des Ming du Sud installé à Nankin tombe l’année suivante ; le dernier des prétendants Ming sera capturé à la frontière de la Birmanie, une quinzaine d’années plus tard.


Voir aussi :

Histoire de la Chine

Découvrir la cité interdite







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