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Le mausolée d'Halicarnasse


Le mausolée d'Halicarnasse est un monument funéraire qui fut achevé en -350 avant JC et fut démoli définitivement durant le XVe siècle, après que ses pierres ne soient réutilisées pour construire le château St Pierre. Halicarnasse était une ville importante du royaume de Carie, un royaume devenu indépendant sous le gouverneur Mausole pour lequel le monument a été construit. De nos jours la ville s'appelle Bodrum, c'est une destination touristique turque bien connue.

Le mausolée

Le mausolée

Ce monument a été classé parmi les sept merveilles du monde non pas en raison de sa taille ou de sa majesté, mais en raison de la beauté de son aspect et la façon dont il a été décoré avec des sculptures ou des ornements. Le mausolée était le monument architectural principal d'Halicarnasse, en position dominante sur une petite colline surplombant le port.


Description du mausolée d'Halicarnasse

Les différentes sources documentaires, les fouilles archéologiques et les représentations sont assez unanimes, on peut donc estimer qu'il y a une grande probabilité pour que le mausolée d'Halicarnasse soit conforme à la description ci-dessous. Il faut savoir qu'une grande partie de l'information que nous avons de nos jours sur le mausolée et son architecture provient de Pline l'Ancien, c'est lui qui est l'auteur d'une description sur sa forme, ses dimensions. D'autres écrits de Pausanias, Strabon et Vitruve nous fournissent également d'autres informations sur le Mausolée.


Description générale du mausolée

Le tombeau a été érigé sur une colline surplombant la ville. Toute la structure était ceinte dans une cour fermée de 242,5m par 105. Au centre de la cour il y avait une plate-forme de pierre sur laquelle reposait la tombe. Un escalier flanqué de lions de pierre menait au sommet de la plate-forme, qui portait sur ses murs extérieurs de nombreuses statues de dieux et de déesses. A chaque coin, des guerriers de pierre montés à cheval gardaient la tombe. Au centre de la plate-forme, le tombeau de marbre rectangulaire montait comme un bloc effilé en forme de pyramide tronqué, une pyramide tellement faiblement penchée quelle parait être un cube. La base du tombeau était presque carrée : 38,4m par 32,5. Cette section était décorée d'une frise en bas relief à sa base et à son sommet. Les scènes représentées montraient des batailles de centaures avec des lapiths et les Grecs en combat avec les Amazones, une race de femmes guerrières.

Au sommet de cette section du tombeau se trouvaient trente-six colonnes minces, dix par côté, avec chaque coin partageant une colonne entre deux côtés. Ces colonnes augmentaient encore la hauteur du monument d'un bon tiers. Chaque colonne mesurait 12m de haut et se trouvait séparé de sa voisine de 3m. L'espace était occupé par une statue. Derrière les colonnes se trouvait un solide bloc de type cella qui portait le poids du toit massif de la tombe. Ce toit, qui était de la même hauteur que les colonnes, était pyramidal et était fait de 24 marches se concentrant au point le plus haut. Sur le sommet se trouvait un piédestal et son célèbre quadrige, une statue composée de quatre chevaux massifs tirant un char dans lequel était reproduit le couple Mausole et Artemis II, pour une hauteur de 6m.

La hauteur totale du bâtiment faisant 43m - d'après les études les plus récentes - on a donc la répartition suivante :

  • Tombeau : 13m
  • Colonnade : 12m
  • Toit : 12m
  • Quadrige : 6m

Soit une hauteur d'un tiers par élément, quadrige non compris. La chambre funéraire était au centre du mausolée. L'empereur y reposa en compagnie de sa femme qui le rejoignit deux ans plus tard. On accédait à la chambre funéraire par un escalier du côté Ouest.

En savoir plus sur l'architecture du mausolée.


Les fondations

Les fondations du mausolée sont très profondes, et surtout elles courent sur une très grande longueur. Elles sont creusées dans le rocher sur lequel le bâtiment se trouvait. Cette roche a été excavée de 2,4 à 2,7 mètres (8 à 9 pieds) de profondeur sur un rectangle de 33 par 39 mètres (107 par 127 pieds).


Les dimensions

Selon Pline, le mausolée faisait 19 coudées au nord et au sud, était légèrement plus court sur les autres fronts, et faisait 125 mètres de long pour 11,4 mètres de hauteur (25 coudées). Les auteurs appelaient cette partie le ptéron, le ptéron englobant aussi les 36 colonnes au-dessus. Le seul autre auteur qui donne les dimensions du Mausolée est Hyginus, un grammairien du temps d'Auguste. Il décrit le monument comme étant construit avec des pierres brillantes, de 24 mètres (80 pieds) de haut et 410 mètres (1 340 pieds) de circonférence. Il a probablement voulu dire des coudes qui correspondent exactement aux dimensions de Pline, mais ce texte est largement considéré comme corrompu et n'a que peu d'importance. Nous apprenons de Vitruve que Satyrus et Phytheus ont écrit une description de leur travail que Pline a probablement lu. Pline a probablement noté ces dimensions sans penser à la forme du bâtiment.

Le mausolée possédait un soubassement rectangulaire en pierre qui était assez spectaculaire. Il était à degrés, c'est à dire que ses côtés étaient en fait une succession de marches menant aux pieds du mausolée. Lui-même était de grande taille, il mesurait 43m de hauteur et était entouré de 36 colonnes qui supportaient le toit. Ce dernier était de forme carré, avec une faible pente faite de 24 marches. En haut du toit se trouvait une statue de grande taille représentant Mausole dirigeant un quadrige, un char à 2 roues tiré par 4 chevaux, le tout fait en marbre.

En savoir plus sur les dimensions du mausolée.


Les décorations

Les décorations du mausolée était, parait-il, splendides. Il était entouré de nombreuses statues en rondes-bosses (dont on peut faire le tour, une statue normale, quoi...) ou en haut-relief (c'est à dire sortant fortement de la pierre dont elle est extraite, au contraire des bas-reliefs dont les représentations ne sortent que très peu de la pierre) Tout le bâtiment était entouré de frises sculptées représentant divers épisodes de la vie du gouverneur ou représentant des particularités de son époque. Par exemple il y a une course de chars, des lions, des scènes de combat, etc. Chaque côté du bâtiment a été fait, parait-il, par un artiste différent. Les frises étaient également utilisées pour magnifier la culture grecque. En effet, Mausole était de culture grecque, malgré son appartenance à l'Empire perse. Les décorations du mausolée était donc d'inspiration grecque et montraient des combats entre les grecs et les Amazones ou les Centaures, deux thèmes originaux pour l'époque. A noter que beaucoup de statues avaient une taille supérieure aux animaux réels qu'ils représentent.

Frise du mausolée

Frise du mausolée

Frise du mausolée

Frise du mausolée

Frise du mausolée

Frise du mausolée

Les têtes féminines semi-colossales qui se trouvaient sur le mausolée ont pu appartenir à l'acroteria des deux pignons et pourraient représenter les six villes de la Caries incorporées dans Halicarnasse. Les travaux pour comprendre la statuaire du mausolée se poursuivent encore de nos jours.


Le quadrige

Cheval du quadrige

Cheval du quadrige

Le quadrige qui ornait le sommet du mausolée d'Halicarnasse était une statue monumentale. Rappelons qu'un quadrige est un char à deux roues tiré par 4 chevaux. Celui-ci mesurait environ 6,5 mètres de long pour 5 mètres de hauteur. Les deux fragments montrés ici sont les plus grands qui survécurent. Ils forment la tête et l'avant d'un cheval avec sa bride d'origine en bronze, et un ensemble qui est probablement un morceau d'un autre cheval.

La statue représente un cheval qui se tient debout, la tête maintenue et tournée vers sa gauche. Il transmet un sentiment de grande énergie et de vitalité démontrée par des muscles saillants, la bouche ouverte, les veines proéminentes et l'œil bulbeux. Les dents sont parfaitement sculptées dans une bouche ouverte dont la langue est soulignée. La crinière du cheval court le long du cou des deux côtés et une mèche de crin flotte autour de l'œil droit. Autour du corps se trouvent deux bandes qui font partie du harnais qui sont joints à la crête par un collier. Il s'agit d'un harnais normal pour un char à quatre chevaux. La bride et la mèche en bronze d'origine sont encore fixées par des goujons. Les joues courbées sont de type corinthien. La statue est reconstruite à partir de plusieurs fragments. Des traces de peinture subsistent encore.

Charles Newton, le découvreur du Mausolée, décrit la sensation causée chez les habitants de Bodrum par la découverte des morceaux d'un des chevaux :

Après avoir été dûment sorti, il fut placé sur un traîneau et traîné vers la mer par 80 ouvriers turcs. Sur les murs et les toits des maisons que nous longions étaient assises les dames voilées de Bodrum. Ils n'avaient jamais rien vu de si grand auparavant et la beauté de la statue surpassait la réserve imposée par l'étiquette turque. Les dames de Troie, regardant le cheval de bois entrer dans la brèche, n'eussent pas été plus étonnées.

     C.T. Newton, voyages et découvertes dans le Levant (Londres, 1865), volume II

La signification exacte de ce groupe de chars est incertaine. La composition calme et digne peut refléter une fonction funéraire. Si le char avait été vide, ça aurait peut-être été une offrande au roi mort. Bien qu'elle ne soit pas courante dans la Grèce antique, la pratique consistant à offrir un char vide et des chevaux était plus fréquente dans les dynasties qui gouvernaient les limites extérieures du monde grec ancien. Il est plus probable que le char était occupé, certainement par un conducteur de voiture et peut-être même par Maussole lui-même. Si tel était le cas, tout le groupe aurait représenté l'apothéose (devenant un dieu) de Maussole. Le roi est montré accompagné par Nike, la déesse de la victoire, s'élevant vers le ciel. Alternativement, le char peut avoir été conduit par Apollon, ou Hélios, le dieu que certains savants associent à Maussole.


L'enceinte du site

L'ensemble du mausolée était entouré d'une enceinte protectrice ouverte à l'Est par une pièce servant de vestibules (d'un point de vue pratique) et de purgatoire (d'un point de vue religieux). En effet, c'était souvent que la cité des vivants étaient séparées des lieux de sépultures par une pièce, un jardin ou tout autre lieu symbolique qui servait de transition entre les lieu temporels et spirituels. On en a un bon exemple au Taj Mahal, avec un site ceint par une muraille et divisée en 3 parties : La partie terrestre, le purgatoire et la partie céleste (le mausolée proprement dit)


Emplacement du mausolée

Le mausolée d'Halicarnasse est dans la ville de Bodrum, une ville sur la côte Ouest de la Turquie. Les ruines sont toujours visibles de nos jours, elles sont exactement en plein centre ville, juste au Nord du port, le long de l'artère qui coupe la ville en deux dans le sens de la longueur. A vol d'oiseau on est à même pas un kilomètre de la plage de Bodrum. Le site est protégé bien sûr.

En savoir plus sur l'Emplacement du mausolée.


Contexte de la construction du mausolée d'Halicarnasse

Le mausolée d'Halicarnasse apparait durant le IVe siècle avant JC, dans la ville d'Halicarnasse, une ville du royaume de Carie. Ce royaume était en fait une province de l'Empire perse mais elle était si éloignée de la capitale qu'elle était gouvernée de façon quasi autonome. Créé très longtemps avant, dès le XVe siècle avant JC, on le retrouve en -392 sous le gouvernorat d'Hécatomnos, qui le reçut de la part de l'Empereur perse Artaxerxès II. L'autorité fut transférée à son fils Mausole en -377 qui prit en main la destinée de cette province avant de rejoindre, vers -365, les autres provinces qui s'étaient révoltées contre l'Empereur perse. En -360 la Carie était revenue à la Perse, mais Mausole avait suffisament bien joué un rôle d'intermédiaire que non seulement il ne fut pas menacé mais fut même récompensé par l'agrandissement de son territoire.

Il déplaça sa capitale de Mylasa à Halicarnasse entre 370 et 365 avant JC, il y fit construire des remparts et quelques monuments dont un théâtre de grande importance. Marié à sa soeur Artémise II comme la tradition l'autorisée, Mausole ne laissa que peut de trace de sa façon de gouverner, bien que l'on ai des preuves de ses actes officiels. Mausole mourut en 353 avant JC, c'est à cette date qu'entre dans l'histoire ce mausolée.

En savoir plus sur le Contexte historique du mausolée.


La construction du mausolée d'Halicarnasse

La date de la fin de la construction est bien connue, il s'agit de 350 avant JC. L'histoire nous apprend qu'il fut commencé à la mort de Mausole par sa veuve, ce qui indique qu'il a été commencé en 353 avant JC. Toutefois il est peu probablement que la date de début de la construction soit exacte car vu le monument, on ne peut pas croire que 3 ans ai suffit pour le construire, surtout qu'Artémise II est décédé en -351, soit un an avant sa fin, et qu'il a donc fallut, à un moment, passer le relais à un autre maître d'ouvrage (Probablement le frère d'Artémise II, mais ce n'est pas sûr). Il est beaucoup plus probable que la construction du mausolée ai débuté bien avant -353, mais nous n'en avons pas la preuve.

A noter que pendant toute la période pendant laquelle Artémis survécu à Mausole les cendres du roi reposaient dans un tombeau temporaire. Puis, lorsque le monument funéraire, que l'on appelait pas encore mausolée, fut terminé, ces cendres furent placées avec celles d'Artémise (morte entre temps) dans la chambre funéraire dont l'entrée fut scellée par la dépose d'une grande quantité de pierres dans l'escalier qui y menait.

Vu le grand âge du monument on a peu de traces écrites de sa construction. Il semble que Satyros de Priène et Pythéos de Priène en ait été les architectes, et que 4 sculpteurs très connus à l'époque en ai fait les sculptures : Scopas, Bryaxis, Léocharès et Timothéos.

Quand aux matériaux utilisés, il s'agit de blocs de marbre venant de l'île de MArmara, une petite île entre le détroit des Dardanelles et celui du Bosphore. Le transport des blocs de marbre a dû être particulièrement complexe car les techniques de transport de masses très lourdes n'étaient pas encore connues à cette époque. A noter également l'utilisation de l'andésite verte, une roche volcanique.


Histoire du mausolée d'Halicarnasse

On ne sait que très peu de choses sur l'histoire du mausolée. Terminé en -350, il était toujours intact quelques années plus tard, en 334 avant JC, lors de la conquête par Alexandre le Grand. En 62, puis en 58 avant JC des pirates vinrent piller la ville mais là aussi le tombeau ne fut pas endommagé. Il semble qui fut bien entretenu jusqu'au XIIe siècle mais durant le moyen-âge il tomba peu à peu en décrépitude. Au fil du temps les murs et le toits se sont écroulés et les pierres servirent à construire les bâtiments alentours. On ne sait pas exactement quand et comment le mausolée est tombé en ruine. Eustathius écrivait au XIIe siècle sur son commentaire de

Carte de la Carie

Carte de la Carie

l'Iliade que "c'était et est une merveille", ce qui fait conclure que le bâtiment fut ruiné, probablement par un tremblement de terre, entre cette période et 1404, quand les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem sont arrivés et ont noté qu'il était en ruine. Cependant, Luttrell note qu'à cette époque les Grecs locaux et les Turcs n'avaient aucun nom, aucune légende pour expliquer la présence de ces ruines colossales, suggérant une destruction à une période bien antérieure.

Au XVe siècle il ne restait plus que les soubassements (1404), ce sont les hospitaliers qui le firent disparaître définitivement en 1494 en se servant des pierres des soubassements pour construire le château St Pierre ainsi que pour réparer les murailles de la villes. En 1522 il ne restait déjà plus rien du mausolée, les hospitaliers ayant fini de récupérer les dernières pierres pour renforcer le château suite à une rumeur d'attaque des ottomans. Toutefois, si les Hospitaliers ont utilisé les pierres pour fortifier leur château, ils ont également récupéré les bas-reliefs avec lesquels ils ont décoré bâtiment qu'ils construisirent sur place, ce qui permit de les sauver un temps. Par contre une grande partie du marbre a été brûlée avec de la chaux pour fabriquer du plâtre. Heureusement on trouve encore de nos jours des pierres, dans la ville de Bodrum, qui viennent du mausolée d'Halicarnasse. Elles se reconnaissent par le fait qu'elles sont parfaitement polies.

Par la suite Soliman le Magnifique a conquis les position des chevaliers hoispitaliers de l'île de Rhodes, qui se sont alors déplacés brièvement en Sicile et plus tard en permanence à Malte, laissant le Château et Bodrum à l'Empire ottoman.

Pendant les travaux de fortification, un groupe de chevaliers est entré dans la base du monument et a découvert la salle contenant un grand cercueil. Dans de nombreuses histoires du Mausolée on retrouve l'histoire suivante sur les évènements qui se sont déroulés à cette époque : Le découvreur du site, décidant qu'il était trop tard pour ouvrir le cercueil ce jour-là, est revenu le lendemain matin pour trouver le tombeau et tout trésor qu'il aurait pu contenir, mais malheureusement il était déjà pillé. Les corps de Mausolus et d'Artemisia manquaient aussi.

Sur place on trouve encore les ruines du mausolée, avec, dans un grand espace rectangulaire, de nombreuses colonnes doriques, des pierres et quelques vestiges de statues. Certaines ruines sont protégées par des bâtiments modernes. Le petit musée à côté du site raconte son histoire. Les recherches effectuées par les archéologues dans les années 1960 montrent que bien avant l'arrivée des chevaliers, les voleurs de tombeaux avaient déjà creusé un tunnel sous la chambre funéraire, volant son contenu, mais en ce qui concerne le vol des corps il est beaucoup plus probablement que les défunts aient été incinérés avant d'être déposés dans le monument, comme le voulait la tradition locale de l'Antiquité. Ainsi si des voleurs ont agit dans cette chambre, ce qui semble avéré, ils n'ont guère put voler que les urnes. Ceci explique aussi pourquoi aucun corps n'a été trouvé dans la chambre funéraire.


Fouilles archéologiques

Les fouilles archéologiques du mausolée d'Halicarnasse sont intimement liées à Charles Thomas Newton, un archéologue britannique du XIXe siècle (1816-1894), futur conservateur au British Museum pour le compte duquel il parcourut les hauts-lieux de l'Antiquité desquels il ramena un grand nombre d'objets qui y sont encore exposés de nos jours.


En 1846 Lord Stratford de Redcliffe obtint la permission d'enlever ces reliefs de Bodrum. Sur le site d'origine, tout ce qui restait au XIXe siècle étaient les fondations et quelques sculptures brisées. Ce site a été initialement suggéré par le professeur Donaldson et a été découvert définitivement par Charles Newton, après quoi une expédition a été envoyée par le gouvernement britannique. L'expédition a duré trois ans et s'est terminée par l'envoi des marbres restants à Londres, ce qui explique pourquoi c'est au British Museum que l'on trouve les restes de ce mausolée. Newton a trouvé des sections des reliefs qui ont décoré le mur du bâtiment et des parties du toit en escalier. Il a aussi découvert une roue de chariot de pierre cassée environ 2 m (6,7 pieds) de diamètre, qui était une partie de la sculpture sommitale. Enfin, il trouva les statues de Mausole et d'Artemise qui se trouvaient au sommet, dans le char.

Le site archéologique

Le site archéologique

Pour trouver le lieu exact du site au sein de la ville de Bodrum il étudia le maximum de documents archéologiques pour avoir une idée de l'emplacement approximatif, puis il fit faire des tunnels sous la ville jusqu'à parvenir à trouver et suivre les restes du monument, ce qui lui permit de connaître exactement les dimensions du site à fouiller. Il fit alors l'achat des terrains à explorer et fit faire les tranchées habituelles pour relever l'ensemble des pièces trouvées et les emporter au British Museum grace à un navire de guerre anglais, le HMS Supply mis à sa disposition, navire accompagné de son équipage de un officier et 4 sapeurs.

Ayant acquis une grande connaissance du lieu il se rendit sur l'île de Rhodes, ainsi qu'à Genève et à Constantinople où il put récupérer d'autres éléments du mausolée qui avaient été dispersé précédemment. En Octobre 1857 Newton a transporté des blocs de marbre du site archéologique pour les reconvertir en matériau de construction pour une digue. si cette idée parait complètement farfelue de nos jours, il faut savoir qu'à l'époque, au XIXe siècle, les archéologues étaient surtout intéressés par les statues, les décors, et les pièces à présenter au musée plutôt que par sauvegarder le patrimoine. C'est donc tout naturellement qu'il fit transporter ces blocs 'inutiles' pour lui jusqu'à Malte où ils furent immergés pour la construction d'un nouveau quai dans le port, un quai spécialement construit pour la Royal Navy. Aujourd'hui, ce quai est connu en tant que Dock N°1, à Cospicua.

Il faut savoir que le site archéologique a été pillé à plusieurs reprises. Les pilleurs parvinrent à la chambre royale et la détruisirent mais en 1972 il restait encore assez de matériau pour déterminer l'aménagement des chambres lors des fouilles engagées.

De 1966 à 1977, le Mausolée a fait l'objet d'une recherche approfondie du Professeur Kristian Jeppesen de l'Université d'Aarhus, au Danemark. Il a produit une monographie en six volumes, "The Maussolleion at Halikarnassos".


D'où vient le mot Mausolée ?

Inutile de tourner autour du pot, le mot "Mausolée" vient bien du gouverneur Mausole, ce roi de Carie ayant vécu au IVe siècle avant JC et qui reçut, à sa mort, un fantastique tombeau de la part de son épouse Artémise II - qui le rejoignit dans la tombe deux ans après la mort de son mari. Ce tombeau était tellement imposant, tellement décoré, qu'il fit parti des 7 merveilles du monde antique et qui donna le nom de Mausolée à toutes les constructions de ce type.

Il est amusant de constater qu'une autre merveille du monde, le phare d'Alexandrie, a provoqué le même phénomène : Construit sur l'île alexandrine de Pharos, c'est ainsi que l'on désigna toutes les constructions en hauteurs destinées à diriger les bâteaux en pleine mer.



Voir aussi :

Les 7 merveilles du monde





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Sites Internet du même auteur : Les Pyrénées-Orientales, Marguerite Duras, Merveilles du monde, Empereurs romains.