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Rama Ier

Le fondateur de la Dynastie des Chakri


Rama I fut le premier roi de la dynastie des Chakri, la dynastie régnant sur le royaume de Rattanakosin, de Siam et plus tard de la République de Thaïlande. Ses descendants sont toujours sur le trône, actuellement.

Le fondateur de la dynastie Chakri est connu sous plusieurs noms, en particulier Phra Phutthayotja Chulalok. Son nom de naissance était Thongduang, et Rama Ier fut son nom de règne. Il est né le 20 mars 1737 d'une famille de notable, dans le royaume d'Ayutthaya, le royaume ayant précédé celui du Siam. Son père était un noble de la Cour royale, il avait la charge du secrétariat royal du Nord du Siam. Sa mère avait des origines lointaines chinoises. Le couple a eut plusieurs enfants, 7 au total.

Rama I

Rama I


Jeunesse

Le jeune Thongduang fut élevé dans l'enceinte du palais royal. L'un de ses plus proches ami était le fils du roi, Taksin, avec qui il conservera des bonnes relations pendant longtemps. Sa fonction officielle, dans le palais, était page du roi. En 1757 il devint moine comme le voulait la tradition, mais ce ne fut pas une vocation et il abandonna rapidement cet état et revint à la cour. L'année suivante il reçu la charge de gouverneur adjoint de la province de Ratchaburi.


Le royaume de Thonburi

En 1767 le royaume d'Ayutthaya était sur le point de disparaître. Attaqué par les Birmans, la capitale était en état de siège. Le fils du roi décida alors de quitter la ville pour s'installer plus à l'Ouest, dans la ville de Thonburi. Il fut suivi par Thongduang qui lui était resté fidèle et apporta ainsi l'administration de la province de Ratchaburi. Toujours en 1767 Ayutthaya tombe et fut détruite, brûlée et pillée. Les Birmans, vainqueurs, établirent un régime de gouvernance morcelé par les différents chefs de guerre ayant participé à la guerre. Mais pendant ce temps, Taksin se couronna lui-même roi de Thonburi, créant un éphémère royaume que l'on peut qualifier de "royaume de résistance" à l'envahisseur birman. Thonduang fut nommé chef de la police royale sous le titre de Phra Ratcharin puis, en 1769, il organisa une campagne militaire contre le seigneur birman Fang, qu'il défit. Il en fut nommé ministre des provinces du Nord et à ce titre fut le général en chef de l'armée lors des conquêtes contre les Birmans, puis contre les Cambodgiens (1778). Il conquit aussi le royaume lao (aujourd'hui le Laos) la même année.


Prise du pouvoir

En 1781 le royaume de Thonburi chancelle : Une rébellion que l'on doit à Phra Sun menaçait de faire tomber le pouvoir, Taksin lui-même avait perdu son poste de roi, le gouvernement était en sursis. L'année suivante, en 1782, Thongduang revint à Thonburi avec ses armées pour mater la rébellion, ce qu'il parvint à faire. Mais au lieu de rendre le pouvoir à Taksin, il le fit exécuter et prit sa place, fondant le royaume de Siam. C'est ainsi que débuta la dynastie Chakri qui est toujours la dynastie régnante en Thaïlande, et ça malgré le fait que le pays est passé du royaume de Siam à la République constitutionnelle de Thaïlande dans les années 1930.


Son règne

L'une des premières décisions du roi, mis à part le fait de prendre pour nom de règne Rama, fut de créer une nouvelle capitale plus à l'Est. L'idée était non seulement de définir un emplacement stratégique plus apte à avoir une bonne défense, mais aussi de faire table rase du passé, aussi bien de la période du royaume d'Ayutthaya que de celle du royaume de Thonburi. Sa nouvelle capitale fut appelée Rattanakosin, ce qui signifie "Lieu où est conservé le Bouddha d'émeraude". Et de fait il se fit construire un palais doté d'un temple bouddhique dans lequel fut placé le fameux Bouddha d'émeraude, symbole de la royauté Thaï. Bien sûr cette ville est toujours la capitale de la Thaïlande, on l'appelle de nos jours Bangkok.

Entre 1784 et 1785 eut lieu de la bataille de Rach Gam-Xoai Mut. Il s'agissait d'une bataille qui se déroula dans le delta du Mékong et qui mettait en jeu une alliance entre les forces navales du Siam et celles du seigneur de guerre Nguyen contre les Vietnamiens. Sur une volonté de Nguyen, l'apport d'aide militaire pour une guerre hors du territoire du Siam indique la volonté de Rama I d'étendre son pouvoir vers des horizons plus lointains. Hélas sa flotte fut perdue, tout comme la bataille. Mais au-delà de la conquête militaire ce qui était important pour Rama I était la diffusion de la culture Thaï, du mode de vie et d'un point de vue plus général de la puissance du royaume de Siam. Ainsi lorsque le jeune roi du Cambodge, ancien prince Ang-Eng, monta sur le trône à la place de son père destitué en 1779, Rama I le fit capturer. L'idée n'était pas de conquérir militairement le Cambodge mais d'amener son souverain à Bangkok pour l'élever comme son fils. Une fois adulte, il était sensé diffuser la culture Thaï dans son pays, ce qui fut déjà fait avant par l'imposition d'un gouverneur Thaï sur le Cambodge. Arrivé à l'âge adulte en 1794, Ang-Eng fut effectivement renvoyé dans son pays en tant que roi, mais il s'agissait en fait d'une administration fantoche, incapable de prendre ses décisions par soi-même et toujours sous la coupe de l'empire du Siam.

Si l'influence Thaï a pu se disséminer pacifiquement au Cambodge ce ne fut pas la même chose pour la Birmanie. En effet les Birmans, grands adversaires territoriaux, lancèrent une attaque sur le Nord du Siam entre 1785 et 1786, c'est ce que l'on a appelé la guerre des neuf armées car les Birmans s'y sont présentés ainsi. Les forces du Siam luttèrent difficilement mais purent résister suffisamment longtemps pour permettre aux armées de Bangkok d'arriver sur place. A leurs arrivées ils constatèrent que la ville de Lampang était en siège et le gouverneur capturé. C'est Rama I lui-même qui dirigea les combats, et que celà ait eu une influence ou pas, le résultat fut que ses troupes purent reprendre la ville. Il ordonna de lancer une contre-attaque à partir du Sud, une région qui avait fait l'objet d'une attaque birmane quasiment en même temps (Ranong, Nakhon Si Thammarat). L'île de Phuket avait également été conquise suite à la mort du gouverneur local, mais elle fut reprise rapidement par les troupes de Rama I.

Cette guerre de deux ans fut suivie par une autre, bien plus courte, entre le Siam et les Birmans. Là aussi, les Birmans qui avaient pu prendre la ville de Tha Din Daeng furent rapidement rejetés au-delà de leurs frontières. Cet épisode de l'histoire des deux pays est nommée la campagne de Tha Din Daeng.


Fin de vie

Rama I est décédé le 7 septembre 1809 suite à une maladie brève et intense.


Vie privée

Le roi Rama I fut prolifique. En 1760 il épousa Nak, fille d'un protecteur de la ville de Samut Sakorn, et eut au total 42 enfants, bien sûr de mères différentes. Le successeur de Rama I sur le trône du royaume de Siam fut le fils qu'il eut avec la reine, le prince Isarasundhorn, qui régna plus tard sous le nom de Rama II.


Héritage

D'un point de vue général le règne de Rama I est caractérisé par la consolidation du territoire qui était autrefois le royaume d'Ayutthaya au sein d'un nouveau royaume, celui de Siam, dont il organisa la sécurité à travers de nombreux conflits avec ses voisins. Il étendit la culture Thaï sur les territoires limitrophes, en particulier le Cambodge, le Vietnam et le Laos, et développa la culture de son peuple à travers l'édification de nombreux temples et la mise en avant des écrits populaires. A ce sujet il est à l'origine de la rédaction, ou peut-être juste de la compilation, d'anciens textes légendaires retraçant l'histoire du royaume. Ce texte connu sous le nom de Ramakien est ce que l'on appelle le récit national du pays, il est particulièrement connu dans le pays pour avoir été magnifiquement mis en images à travers une fresque peinte que l'on peut voir à l'intérieur du temple du Bouddha d'émeraude.

L'ensemble de son œuvre permit l'émergence d'une dynastie solide sur laquelle l'actuelle Thaïlande s'appui toujours, la dynastie Chakri.


Voir aussi :

Toutes les biographies.

Dynastie Chakri.





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