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Le Bouddha d'émeraude


Description

Le Bouddha d'émeraude est en fait une statue de jade. En thaï, le mot émeraude signifie « couleur verte », il y a donc eu méprise au moment où les européens sont venus sur place. Son vrai nom devrait donc être plutôt « le Bouddha vert », pour bien coller à la signification des mots thaïs, mais on ne refait pas l'histoire…


Le Bouddha d'émeraude

Le Bouddha d'émeraude

Elle mesure 66cm de haut et 48,3cm de large. C'est vraiment tout petit, quand on pense à sa popularité à travers le monde. A titre de comparaison le Manneken-Pis, à Bruxelles, est à peine plus petit : 55 cm seulement. Deux statues internationalement connues, deux statues de taille modeste : C'est bien la preuve qu'on n'a pas besoin d'être grande comme la statue de la liberté pour avoir de la renommée !

Bouddha est représenté en position assise, ses jambes sont repliées, la gauche sous la droite, et il a une attitude de méditation. C'est une attitude originale car la méditation n'a jamais été mise en avant dans l'art traditionnel thaï. En fait, quand on compare son style avec ceux que l'on connait, toute époque et toute région confondue, on ne peut que constater que si le style est bien celui de la fin du XIVe siècle dans le Nord de la Thaïlande, ce qui est conforme avec son histoire connue.

Quant à l'attitude méditative, les spécialistes sont plus circonspects car on ne retrouve de telles notions qu'au Sud de l'Inde et au Sri Lanka. Ça peut paraître étrange, mais il est tout à fait possible que l'idée de la statue vienne de là, alors que sa sculpture viendrait du Nord de la Thaïlande.

La statue est placée sur un socle surdimensionné qui la monte à une hauteur proche du plafond (et il est haut, dans l'ubosoth !) Initialement composée de deux niveaux, le roi Râma III fit ajouter un étage intermédiaire. L'ensemble est en bois recouvert de feuilles d'or et offre à la vue du visiteur un aspect particulièrement baroque. Mais il faut bien dire que c'est impressionnant.


Histoire

Selon des récits qui semblent plausibles aux historiens locaux la statue aurait été découverte par hasard en 1434, année durant laquelle la foudre s'abattit sur un chedi de la ville de Chiang Raï, dans le Nord du pays. De nos jours cette ville est la seconde de Thaïlande, pour à peu près un million d'habitants. A l'intérieur du chedi, un bâtiment en forme de pointe, on découvrit une statue en stuc (plâtre amélioré permettant la reproduction de matériau comme le marbre, mais avec une grande facilité d'application) Elle fut placée dans un sanctuaire, annexe d'un temple de la ville.

Le fait est qu'au bout d'un certain temps le stuc s'était abîmé, montrant une couleur verte sous le revêtement. Les moines retirèrent alors tout ce qui enrobait la pierre, ce qui révéla la totalité d'un magnifique Bouddha en jade, très bien travaillé. Nul ne sait quelle est son origine, qui l'a commandé, qui l'a sculpté, et encore moins la raison pour laquelle elle fut placée à l'intérieur du chedi, mais cette découverte n'était pas anodine. La statue fut alors très connue, au point que le roi de la région, dont la capitale était Chiang Maï (à ne pas confondre avec Chiang Raï), voulut la déplacer dans sa capitale. Mais la légende raconte que lorsque l'éléphant qui transportait le précieux chargement arrivait à un croisement entre Chiang Maï et la ville de Lampang, il choisissait invariablement Lampang. Le roi vit là un présage et décida que le Bouddha d'émeraude serait installé à Lampang. Il y resta jusqu'en 1468.

En 1468, le roi de la région Titok, dont la capitale était toujours à Chiang Maï, fit transporter la statue près de lui. Elle fut installée dans la niche Est d'un stupa, le chedi Luang.

Quelques temps plus tard, en 1551, le roi en poste à ce moment mourut sans héritier mâle. Sa fille avait épousé un roi du Laos et en avait eu un fils. C'est ce dernier qui accepta de prendre le poste de roi. Si l'on raconte ceci ici, c'est que sa venue sur place ne fut pas longue : A la mort de son père il repartit au Laos, à Luang Prabang, et apporta avec lui la statue. Il ne revint jamais, malgré la promesse qu'il avait faite, et ne renvoya pas non plus le Bouddha de jade. Il faut dire qu'en 1564 les Birmans attaquèrent le royaume du Laos et conquirent son territoire. Le roi dû s'enfuir à Ventiane, avec la statue bien sûr. Ventiane devint la capitale de son nouveau royaume. C'est là que le Bouddha d'émeraude passa la première partie de son existence, puisqu'il y resta 214 ans.

En 1778 un général de l'armée Thaïlandaise conquit Ventiane. Il s'agissait du futur Räma 1er, fondateur de la dynastie des Chakri dont on parle énormément lorsqu'on évoque le temple du Bouddha d'émeraude. Râma 1er ramena la statue à sa nouvelle capitale et lui construisit un temple spécial, près de son palais. Il le considéra comme le protecteur de la Thaïlande, et c'est de cette époque que date sa sacralité.


Symbolisme

En fait le temple lui-même n'a pas une très grande importance, c'est plutôt ce qu'il contient qui en a : le Bouddha d'émeraude. Découvert par hasard au XIVe siècle, c'est une magnifique statue de jade représentant Bouddha dans une position de méditation, une stature rare en Thaïlande.

Il n'y a pas vraiment d'explications sur la prise d'importance de la religiosité de cette statue. Sculptée au XIVe siècle, découverte par hasard au Ve, sa beauté est son principal atout. Dès sa découverte elle a été placée à l'abri dans un temple de Chiang Maï, la capitale locale, sous la protection du roi. C'est sans doute là l'origine de l'intérêt de la population pour cette statue. Car elle fut déplacée à Lampang, puis Ventiane et à chaque fois le roi fit construire un temple pour cette statue. Plus le temps passait, plus elle prenait de l'importance puisque le roi lui-même en prenait grand soin.

On imagine que c'est le fait qu'elle soit sous la protection du roi qui a provoqué sa popularité.

De nos jours c'est le Bouddha le plus vénéré de Thaïlande.





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