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Urbain Le Verrier


Urbain Le Verrier

Urbain Le Verrier

Biographie

Urbain Le Verrier est l'un des 72 savants dont le nom est inscrit sur le premier étage de la tour Eiffel. Il est le 4e, sur la face tournée vers l'Ouest.


Urbain-Jean-Joseph Le Verrier, astronome, est né à Saint-Lô (Manche), le 11 mars 1811. Il est mort à Paris le 23 septembre 1877, jour anniversaire du plus grand événement de sa vie. C'est en effet le 23 septembre 1846 que la planète Neptune, dont l'existence et la place dans le ciel avaient été révélées par lui, fut pour la première fois aperçue à l'Observatoire de Berlin. Il entra à l'Ecole polytechnique en 1831. Il en sortit dans les premiers rangs avec le titre d'ingénieur des manufactures de tabac de l'Etat. Il se consacra à quelques recherches de laboratoire qui furent publiées dans les Annales de physique et de chimie. Nommé, en 1837, répétiteur du cours de géodésie et de machines à l'Ecole polytechnique, il remplaça deux ans après, comme professeur titulaire, Savary, mort en 1839. Le Verrier s'ignorait encore. Cependant des recherches sur la stabilité du système solaire et sur la détermination des limites entre lesquelles doivent osciller les inclinaisons mutuelles des orbites des planètes principales, le désignèrent à l'attention d'Arago, Celui-ci le poussa à continuer ses nouvelles études et le décida à se consacrer aux observations astronomiques. Le Verrier profita de cet appui pour apporter des perfectionnements à la théorie de Mercure et s'occuper tout spécialement des comètes périodiques. Ces travaux lui ouvrirent les portes de l'Académie des Sciences, le 19 janvier 1846, où il succéda au comte Cassini, le dernier de la glorieuse et longue dynastie cassinienne qui pendant 207 ans (de 1625 à 1832) a illustré les sciences astronomiques, géographiques et botaniques.

C'est à cette époque que Le Verrier entreprit sur la théorie d'Uranus, le grand travail qui l'a conduit à la découverte de la planète Neptune, par la seule puissance du calcul ; c'est un des plus beaux efforts de l'esprit humain. Cette découverte, à bon droit, a immortalisé son nom. Pendant de longues années la planète d'Uranus avait fait le désespoir des astronomes, qui ne parvenaient pas à fixer sa position, bien que des savants de génie, comme Laplace et Delambre, par exemple, s'en fussent occupés. Les divergences étaient grandes sur les irrégularités du mouvement et les incertitudes de cet astre rebelle. Le Verrier s'attacha à cette solution. Il forma des équations qui devaient lier la masse et les éléments de l'orbite de la planète inconnue aux perturbations caractéristiques d'Uranus. Il parvint à resserrer entre des limites assez rapprochées les coordonnées de l'astre fugitif, à leur fixer une époque définie, puis peu à peu il assigna la place exacte où on pourrait voir la planète à l'époque qu'il désigna. La prédiction se trouva justifiée; le jour même, qui était le 23 septembre 1846, où M. Galle, de Berlin, en reçut la nouvelle, il dirigea aussitôt une lunette vers le point du ciel indiqué par Le Verrier. Il y vit la planète annoncée et lui donna le nom de Neptune, qu'elle a conservé, malgré les protestations verbales et é crites d'Arago, qui voulait, avec raison, la baptiser du nom de son auteur. La sensation produite par cette découverte fut immense et de tous les côtés les honneurs et les félicitations tombèrent comme une nuée d'étoiles filantes sur le jeune astronome, pour lequel le gouvernement de Louis-Philippe créa une chaire d'astronomie à la Faculté des Sciences de Paris.

Le mémoire développé composé par Le Verrier sur la planète Neptune a été publié dans la Connaissance des temps pour 1849. En le lisant, on reste stupéfait de l'étendue d'esprit qu'il a fallu pour obtenir un tel résultat à l'aide des seuls chiffres. Cela donne une grande idée de la puissance du calcul et de sa perpétuité. Le Verrier a été nommé, en 1853, directeur de l'Observatoire de Paris, à la mort d'Arago. Il y créa le service des avertissements aux ports, que bénit le marin, celui des dépèches agricoles qui couvrent maintenant toute la France, et qui restent la base la plus certaine de l'étude, si pleine d'avenir et de résultats imprévus, des grands mouvements de l'atmosphère. Il y établit aussi un service météorologique pour renseigner les aéronautes au moment où ils quittent la terre sur la direction des vents. C'est nous qui avons eu l'honneur d'inaugurer ce service le 24 septembre 1864, lors de notre première ascension dans le ballon le Géant, faite à Bruxelles, en présence du roi Léopold Ier, à la porte de Schaerbeek, en face du magnifique Jardin botanique. Il a fondé en 1804 l'Association scientifique de France, fusionnée depuis quelques années avec l'Association pour l'avancement des Sciences. Député, sénateur, c'est comme savant qu'il restera, comme astronome de premier ordre, ayant eu le bonheur d'attacher son nom à une découverte de génie. Une statue a été érigée à Le Verrier dans la cour d'honneur de l'Observatoire de Paris, le 25 juin 1889, et son nom a été donné à une des rues voisines de cet établissement.

La découverte de Le Verrier est fréquemment corroborée parles découvertes nouvelles. C'est ainsi que dans la séance du 18 novembre 1889 de l'Académie des Sciences, on a entendu une communication de M. Faye, sur la comète Winnecke. Le mouvement de cet astre a été utilisé pour déterminer la masse de la planète Jupiter, ainsi que celle de la planète Vénus. La valeur trouvée pour ce dernier élément est exactement celle que Le Verrier avait déduite de ses longs calculs. Cette vérification est un fait remarquable qui augmente encore la gloire de l'illustre astronome qui avait opéré dans des conditions très difficiles.

L'éloge de Le Verrier a été prononcé par MM. J.B. Dumas, Janssens, Tresca, Faye, Joseph Bertrand et Yvon Villarceau. Le portrait ci-dessus a été fait d'après la peinture exécutée par Daverdoing en 1846, époque de la découverte qui a immortalisé le nom de Le Verrier, âgé alors de trente cinq ans et demi. Pradier a fait un très beau buste de Le Verrier, en 1850.



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