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Paul Broca


Paul Broca

Paul Broca

Biographie

Paul de Broca est l'un des 72 savants dont le nom est inscrit sur le premier étage de la tour Eiffel. Il est le 11e, sur la face tournée vers l'Est.


Paul Broca, chirurgien et anthropologiste, est né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), en 1821. Il est mort à Paris, le 8 juillet 1880. Nommé professeur de pathologie; chirurgicale à la Faculté de médecine, chirurgien des hôpitaux Saint-Antoine et de la Pitié, d'une grande habileté de main et doué de multiples ressources dans l'esprit, il a illustré malgré cela son nom, plus comme savant que comme praticien. Il est le fondateur de l'école anthropologique moderne et le créateur de la Société d'anthropologie qui ont pour but d'étudier toutes les questions se rattachant à l'histoire naturelle de l'homme, à son origine, à ses transformations à travers les âges et les révolutions du globe. Dans les derniers temps de sa vie, le cerveau fut surtout l'objet de ses études de prédilection. Il préparait une monographie étendue de la morphologie de cet organe, quand il succomba à la rupture d'un anévrisme, affection sur l'étude et le traitement de laquelle il avait publié des recherches fort remarquables.

Paul Broca est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels il faut citer ses Etudes sur les animaux ressuscitants, ses Mémoires sur l’hybridité animale et humaine, ses Instructions générales pour les recherches anthropologiques, sa Crâniologie et sa Crâniométrie, son Histoire de l'ordre des primates, ses Recherches sur la topographie crânio-cérébrale, sur l'indice orbitaire, l’angle orbilo-occipital, etc.

Broca s’est répandu sur beaucoup de travaux, dont l'évolution a été très profitable aux progrès de l'esprit humain. Dès 1857, il publiait un ouvrage sur Futilité de la statistique en médecine et en thérapeutique. Il avait fait un heureux usage de cette science, dans son fameux traité des anévrismes. Il l'apprécia de plus en plus dans le cours de sa vie. Ses recherches sur la prétendue dégénérescence de la l'âge, sur la mortalité des nourrissons, montrent que s'il estimait la statistique, ce n'était pas seulement sur sa réputation, c'était pour la pratiquer par lui-même. Il a dit d'elle en excellents termes : "La statistique est l'anatomie et la physiologie du corps social. Sans elle, nous n'embrassons que de petits groupes, nos jugements ne soit que des impressions, et quand ces impressions ne nous trompent pas, elles ne nous font connaître qu'imparfaitement des faits qui ne sont que partiels et dont les lois nous échappent."

C'est en 1861 que Broca entreprit ses admirables recherches sur le cerveau. Dans quatre mémoires successifs, il exposa pour quelle raison, malgré la chute du système phrénologique de Gall, il croit que le cerveau n'est pas, comme beaucoup le pensaient alors, un organe indivis où les différentes facultés n'ont aucun siège déterminé. Il émit, au contraire, cette doctrine, que les circonvolutions fondamentales des hémisphères cérébraux sont des organes distincts, ayant chacun des fonctions particulières. Un peu plus tard même, il en vint à constater que l'ensemble des circonvolutions cérébrales ne constitue pas un seul organe, mais plusieurs organes ou plusieurs groupes d'organes, et qu'il y a dans le cerveau de grandes régions séparées correspondant aux grandes régions de l'esprit.

Il se préoccupa ensuite de distinguer ces grandes régions cérébrales et de quelle façon reconnaître leur correspondance aux grandes régions de l'esprit. Il indiqua la méthode à suivre et s'y engagea avec succès. En août 1861, il fit l'autopsie d'un homme qui, depuis vingt et un ans, avait perdu la faculté du langage. Le cerveau de cet individu était profondément altéré par le ramollissement, cause finale de la mort. Toutefois, par une analyse délicate, Broca se trouva porté à croire que le siège primitif de l'altération était dans la moitié postérieure de la troisième circonvolution frontale gauche. Des faits successifs vinrent corroborer cette appréciation, et la nouvelle doctrine reconnue du premier coup avec justesse par Broca, fut ratifiée par l'expérimentation et universellement acceptée.

Le 5 février 1880, Broca fut élu sénateur à vie. C'était un hommage rendu par la politique à la science. Ses amis et ses disciples, au nombre de trois cents, se réunirent dans un banquet pour célébrer cette élection. Broca prit la parole et dit : "Mes amis, je suis trop heureux ! J'ai consacré ma vie à la médecine et à l'anthropologie, et la médecine et l'anthropologie m'ont comblé. Oui, je suis trop heureux. Si j'étais superstitieux, je regarderais ma nomination au Sénat comme le présage de quelque grand malheur, peut-être comme un présage de mort !". Quelques mois plus tard, Broca succombait tout d'un coup, sans qu'il n'y eût là certainement qu'une concomitance fatale d'accidents et sans que la superstition n'eût rien à y voir. Broca était d'ailleurs son adversaire implacable, parce qu'elle est l'ennemie de la vérité et que c'est un voile dont les hommes aiment à se couvrir la face pour obscurcir ou grandir les choses.

Or, Broca, comme tous les adeptes de la méthode expérimentale, se plaisait à considérer la nature sous son état réel.

Broca appartenait à l'Académie de médecine et bientôt, certainement, l'Institut lui eût offert un fauteuil. Ses élèves et ses admirateurs lui ont érigé une statue à Paris, en juillet 1887. Elle est l'œuvre de M. Paul Choppin, sculpteur sourd-muet Broca est en redingote, debout, tête nue. Il contemple, Hamlet scientifique, un crâne qu'il tient de la main gauche, tandis qu'il serre dans la main droite un compas craniométrique.

Le nom de Broca a été donné à une des rues de Paris, sur la rive gauche de la Seine. Le portrait de Broca reproduit ci-dessus a été exécuté sur une photographie prise en 1878.



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