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Louis Jousselin


Louis Jousselin

Louis Jousselin

Biographie

Louis Jousselin est l'un des 72 savants dont le nom est inscrit sur le premier étage de la tour Eiffel. Il est le 1er, sur la face tournée vers l'Est.


Louis-Didier Jousselin, ingénieur, est né à Blois le 1er avril 1776. Il est mort à Vienne-en-Val (Loiret) le 3 décembre 1858, à l'âge de 82 ans. Elevé dans une famille qui fut activement mêlée aux grands événements politiques de la fin du XVIIIe siècle, il put cependant traverser, non sans danger, la tourmente révolutionnaire et poursuivre, au milieu de l'agitation du pays, de fortes études qui devaient assurer le succès de sa brillante et utile carrière. La loi du 7 vendémiaire an III (28 septembre 1791) avait décrété la création à Paris de l'Ecole centrale des travaux publics qui, le 5 prairial an IV (24 mai 1795), devait prendre le nom définitif d'Ecole polytechnique, appelée à devenir si célèbre dans le monde entier. Jousselin subit brillamment les épreuves du concours et fit partie de la première promotion, la promotion de fondation, comme on l'appelle. Parmi les élèves, au nombre de 440, qui la formèrent, il faut citer Biot, Lancret, Malus, Francœur, Poinsot, Brochant de Villiers, Chabrol de Volvic, Jomard, Rohault de Fleury, le baron de Walckenaër, le général Baron Berge, comte de Sainte-Aulaire, Auguste de Wailly, Lamandé, etc. Parmi les premiers professeurs, notons Lagrange, Prony, Monge, Hachette, Chaptal, Berthollet, Guyton de Morveau, Vauquelin, etc.

A sa sortie, deux ans après, Jousselin fut admis à l'Ecole des Ponts et Chaussées et nommé ingénieur ordinaire. Il débuta par Dieppe, passa par Vitry-le-François, où il étudia un projet important de navigation de la Veyle, par Orléans, d'où, par arrêté général du directeur des ponts et chaussées, il fut envoyé le 6 mai 1808 à Maestricht pour diriger les travaux du grand canal du Nord, dont la construction venait d'être décidée. Il fut ensuite promu au grade d'ingénieur ordinaire, faisant fonction d'ingénieur en chef, du département des Bouches-du-Rhin, à Bois-le-Duc.

L'activité et l'énergie apportées par Jousselin dans la direction du service difficile des travaux de ces départements frontières, le firent passer dans le département des Bouches-de-l'Elbe, à Hambourg, le 6 juin 1810. Là, il participa aux travaux de défense de la place, lors du siège mémorable que soutint le maréchal Davout, prince d'Eckmiihl, contre l'armée russe. Il présida à la construction d'un pont immense en charpente, jeté en cent vingt jours à l'embouchure de l'Elbe, sur une longueur de 3 kilomètres ; ce qui permit le ravitaillement de la ville par la place d'Harbourg, située de l'autre côté du fleuve. Cette œuvre hardie sauva la situation. L'armée russe fut obligée de lever le siège dans les premiers jours de mars 1815. Aux Cent jours, le maréchal Davout, en proposant pour Jousselin une récompense exceptionnelle, écrivit à Napoléon : "C'est à l'ingénieur en chef Jousselin que nous devons, avec les vingt-cinq mille hommes que nous commandions, de n'avoir pas été traînés comme prisonniers en Sibérie." Dans les mémoires si intéressants du maréchal Davout, mis en ordre par sa fille, la marquise de Blocqueville, on retrouve fréquemment le souvenir des services rendus par Jousselin, à Hambourg. Le 4 mars 1815, il fut nommé inspecteur divisionnaire du corps des ponts et chaussées. Il n'avait que 39 ans. C'est le seul exemple d'un ingénieur promu si jeune au grade d'inspecteur général. Destitué à la rentrée des Bourbons, Jousselin fut replacé comme ingénieur en chef plus tard à Orléans et à Nevers où il conçut et étudia le projet du canal latéral à la Loire; mais ce n'est qu'en 1830 qu'on lui restitua le titre et les fonctions d'inspecteur général des ponts et chaussées.

Il rendit de grands services pendant son séjour à Orléans ; il y activa les travaux publics, et devint populaire dans cette ville au point que la municipalité dut donner son nom à une des rues et qu'il fut élu député d'Orléans en 1831. Il fit partie de la Chambre législative jusqu'en 1835, dans les rangs de l'opposition. Après une discussion orageuse avec Casimir Périer, à la tribune, contre les humiliants traités de 1815, il fut mis d'office à la retraite. Cette mesure était injuste et prématurée. Elle produisit un sentiment général d'indignation. Mais la politique n'en fait jamais d'autres !

Jousselin était corpulent et de haute stature. Au moral, il était bon et bienveillant. Le portrait ci-dessus a été pris dans une collection de figures consacrée à tous les députés français en 1833. Il avait alors quarante-sept ans et il représentait le département du Loiret.



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