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Joseph Lagrange


Joseph Lagrange

Joseph Lagrange

Biographie

Joseph Lagrange est l'un des 72 savants dont le nom est inscrit sur le premier étage de la tour Eiffel. Il est le 6e, sur la face tournée vers le Nord.


Joseph-Louis Lagrange, géomètre, est né à Turin le 25 janvier 1736 d'une famille française de Touraine, alliée à celle de Descartes et fixée dans cette ville en 1672. Il est mort Paris le 10 avril 1813. Son père, trésorier de la guerre, avait joui d'une fortune considérable, qu'il perdit dans des entreprises hasardeuses. Lagrange considérait ce malheur comme l'origine et la cause de la félicité de sa vie. "Si j'avais eu de la fortune, disait-il, je n'aurais probablement pas fait mon état des mathématiques ; et dans quelle carrière aurais-je trouvé les mêmes avantages ?" En effet Lagrange a été un homme parfaitement heureux, admiré, dès ses premières découvertes, par de grands esprits comme Euler, d'Alembert, Clairaut, Condorcet, etc. Il devait mourir membre de l'Académie des Sciences, sénateur, grand officier de la Légion d'honneur, comte de l'Empire, sans oublier que ses restes devaient être déposés au Panthéon et son éloge public prononcé le même jour par Laplace et Lacépède. Il a imprimé les traces de son génie à toutes les branches des mathématiques, depuis la trigonométrie sphérique, à laquelle il donna la forme analytique qu'elle a conservée et qu'il a enrichie de théorèmes nouveaux, jusqu'à la mécanique céleste dans ce qu'elle a de plus élevé.

En même temps qu'il a introduit de magnifiques découvertes dans la science, Lagrange a apporté des réformes dans la méthode. C'est à lui qu'est due la substitution de la forme analytique à la forme synthétique. C'est de son professorat à l'Ecole polytechnique et à l'Ecole normale supérieure que date l'usage d'exposer les principes, de les discuter, de les comparer, d'en faire en un mot un objet d'enseignement. C'est encore lui qui a eu le mérite de montrer les avantages que procurent les bonnes notations et qui a su donner aux équations un caractère symétrique. Lagrange a été un professeur de premier ordre et un savant de génie, car il a fait des découvertes.

Dans le domaine de la science, il s'est attaché à la résolution algébrique des équations de degrés supérieurs. Le problème dans toute son étendue était justement considéré comme insoluble. Mais il pouvait se résoudre par abaissement. C'est ce moyen de solution que Lagrange s'attachait à développer. Pour y parvenir, il créa la méthode des transformations composées, au moyen de laquelle on forme une équation dont les racines puissent avoir avec deux ou trois racines de la proposée, une relation donnée. Le calcul des différences finies, la géométrie et la mécanique analytiques, le calcul des fonctions et des variations, les éléments d'algèbre et d'arithmétique, etc., ont reçu de Lagrange des formules nouvelles. Dans tout ce qu'il a touché, il a su apporter une forme simple, élégante, lumineuse.

Chevreul qui, par la date de sa naissance (1786) et sa longévité séculaire, a été l'ami de la plupart des savants illustres du commencement du XIXe siècle, revenait souvent sur le nom de Lagrange. Il se plaisait à rappeler que le grand mathématicien remmenant dans sa voiture à une séance de l'Académie des Sciences, lui montrait avec complaisance les formules régulières d'un de ses mémoires et leur arrangement symétrique, en lui apprenant que le sentiment de l'art n'est point étranger aux géomètres et que l'algèbre a son style. Le Piémont ayant été réuni à la France, une commission extraordinaire de la République française fut envoyée au père de Lagrange, alors âgé de quatre-vingt-dix ans, pour le complimenter officiellement, au nom du Directoire, d'avoir donné le jour à un fils qui illustrait aussi brillamment la patrie par ses travaux et ses découvertes.

Lagrange laissa en mourant une grande quantité de manuscrits. En 1815, Carnot étant ministre de l'intérieur de Napoléon pendant les Cent jours, les fit acquérir par le gouvernement. Sur le rapport de l'Académie des Sciences, ces papiers furent classés et déposés à la bibliothèque de ce corps savant. Ils ont servi à réunir et à publier, de 1867 à 1889, sous les auspices du ministère de l'instruction publique, les œuvres complètes de cet illustre et profond savant. Elles constituent un magnifique monument scientifique en quatorze volumes in-40, publiés par la maison Gauthier-Villars. Elles comprennent, bien entendu, le traité de la Mécanique analytique, ce livre, disait Alexandre de Humboldt qui est le fruit d'un des plus grands efforts de l'esprit humain. Rappelons aussi que Napoléon, très bon juge en matière de science, avait appelé Lagrange la haute pyramide des mathématiques.

Le nom de Lagrange a été donné, seulement en 1890, à une des rues de Paris, sur la rive gauche de la Seine. Le portrait choisi pour ce site a été pris sur un dessin exécuté sur nature, en 1808, par Louis Boilly.



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