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Provenance du cuivre de la Statue de la Liberté


Le cuivre de la statue de la Liberté provient de la mine de Visnes, en Norvège. C'est un village de l'île de Karmoy dans le comté de Rogaland. Cette mine fut créée en 1865 suite à la découverte d'un important filon de cuivre sur l'île. Elle devient rapidement très importante, la demande en cuivre à la fin du XIXe siècle étant elle aussi importante. C'est grâce à elle que le village de Visnes s'est développé, entraînant une augmentation significative de la population. Il faut dire qu'au maximum de son activité la mine employait 750 personnes à elle seule, ces mineurs étant en famille la population s'était donc considérablement accru, le village s'était doté d'une école, d'un hôpital, d'un commissariat, etc. Durant la période de construction de la statue de la Liberté, elle exportait 70% du minerai de cuivre de toute la Norvège, à elle seule. Son activité a diminué régulièrement pendant le XXe siècle, jusqu'en 1972, l'année de sa fermeture.

Réplique de la statue de la Liberté

Réplique de la statue de la Liberté

Depuis Visnes a créé un musée, le "Visnes Gruvemuseum", qui expose des objets reliés à l'activité minière, de façon à comprendre la vie des mineurs locaux au XIXe siècle. Le site du musée possède une réplique de la statue de la Liberté. Une fois le cuivre extrait il était envoyé en grande partie en France pour être raffiné, avant d'être distribué sous différentes formes aux acquéreurs. C'est sous la forme de plaques de 2,3mm d'épaisseur qu'Auguste Bartholdi l'acheta pour construire la statue de la Liberté.


Le saviez-vous ?

La mine de Visnes était française ! Dès sa création, au XIXe siècle, elle était dirigée par Charles de France, auquel la municipalité a donné le nom d'un parc de la ville, en souvenir.


L'analyse des échantillons

Les documents historiques ne font aucune mention de la source du cuivre utilisé dans la construction de la Statue de la Liberté, mais une tradition locale suggère que le cuivre provient de la mine française de Visnes, près de Stavanger, en Norvège. Les dossiers montrent que le minerai de cette mine, raffiné en France et en Belgique, a été une source importante de cuivre européenne à la fin du XIXe siècle. Pour s'assurer de l'origine du cuivre de la statue, les Laboratoires Bell, situés dans le New Jersey (Etats-Unis), ont analysé des échantillons de cuivre de la mine de Visnes et de la Statue de la Liberté par spectrographie par émission. Une comparaison de la présence et la concentration d'impuretés métalliques montrent que les deux échantillons sont très semblables, et un examen des informations historiques et géographiques sur les fournisseurs possibles de cuivre suggère que la mine Visnes est une source très probable.

Les installations minières de Karmoy

Les installations minières de Karmoy

Les laboratoires Bell concluent qu'il est hautement probable que le cuivre de la mine Visnes a bien été utilisé pour la construction de la statue de la Liberté, la preuve métallurgique prouvant cette hypothèse.

La Statue de la Liberté (Officiellement la "Liberté éclairant le monde", par Frédéric Auguste Bartoldi) a une enveloppe de cuivre d'une épaisseur moyenne de 2.3 mm. La statue fait près de 50 m de haut, le poids du cuivre est d'environ 80 tonnes. Il est probable qu'il y ai très peu de projet ayant eu besoin d'autant de cuivre durant la période de sa construction, de 1876 à 1884. Néanmoins, aucun des documents historiques qui ont encore été retrouvé indiquait précisément la provenance du cuivre, d'où la nécessité de cette recherche.


Sources et caractéristiques du cuivre européen du XIXe siècle

Le cuivre a été exploité en Europe depuis des millénaires, mais une poignée de filons seulement fournissaient à peu près tout le cuivre utilisé en Europe au XIXe siècle. Les mines anglaises de Cornouailles et du Devon ont été les plus grandes productrices au Monde de minerai de cuivre au cours de la première moitié du XIXe siècle. Vers la fin du XIXe siècle, elles ont été supplantées par les mines du Montana et de l'Arizona, en Amérique du Nord, et par la mine Rio Tinto dans la province de Huelva, en Espagne. Du minerai de cuivre a également été récupéré à partir des mines Mansfield en Allemagne et dans un certain nombre de petits filons de Norvège. Des quantités négligeables de minerai cuprifère ont été exploitées en France.

De l'examen de la géographie, on pourrait prévoir que parmi les sources de cuivre raffiné pour un sculpteur de Paris serait celle de Swansea, en Angleterre, où le minerai était raffiné, à Hambourg (Allemagne) ou à Huelva (Espagne). Durant les années 1870 une des plus mines les plus actives était à Visnes, une communauté située sur l'île de Karmoy sur la côte ouest de la Norvège. Le cuivre de ce site a été découvert en 1865 et une mine fut construite sous la direction de Charles de France, un ingénieur des mines français. Ce dernier avait été un employé d'une société minière d'Anvers, en Belgique. Cette société détenait des usines de transformation du minerai en France et en Belgique et une raffinerie à Hemixen, en Belgique (près d'Anvers). Il créa donc une nouvelle société pour développer le gisement de minerai de Visnes, la "Société des Mines de Cuivre et Usines de Visnes", qui utilisa les mêmes installations de traitement et de raffinage que les autres sociétés mais avait son siège social à Paris. Pendant la période 1865-1890 le minerai de Visnes, un minerai de cuivre à haute teneur en pyrite complexe avec du zinc, a été expédié aux usines d'acide sulfurique à Dunkerque, en France et Anvers, en Belgique. L'emplacement de la mine Visnes sur la mer du Nord a rendu le transport du minerai relativement pratique, d'où son succès.

La teneur du minerai primaire de Visnes était en moyenne de 3,5% de cuivre, 3% de zinc et 44% de soufre. Après avoir été torréfié à la production d'acide sulfurique pour former de l'oxyde de cuivre, le minerai était expédié à l'usine de lixiviation de cuivre à Hemixen. Là, le cuivre était mis en solution (probablement par lixiviation diluée d'acide sulfurique), puis précipité sur le fer pour produire du cuivre de ciment. La production au cours des années 1870 et 1880 a atteint jusqu'à 3.000 tonnes de cuivre par an. Bien que les détails du traitement métallurgique ne sont pas certains, on peut présumer que le cuivre de ciment a été fondu et coulé à Hemixen. Par contre, on ne sait pas si le cuivre coulé a été déployé en plaques à Hemixen ou dans une autre usine.

Installation minière de Karmoy

Installation minière de Karmoy


Découverte de cuivre de Visnes

En 1865, un minerai de cuivre riche a été découvert à Grønnevik, Visnes, sur le côté Ouest de l'île de Karmoy. De 1865 à 1895, la mine fut excavée jusqu'à une profondeur de 730 m sous le niveau de la mer, pour une production de 1,8 millions tonnes de minerai de cuivre extraits. Au cours de ces années jusqu'à 70% des exportations de cuivre Norvégien provenait de Visnes, qui à cette époque était l'une des plus grande mines d'Europe du Nord. Elle appartenait à un français, Charles de France. Celui-ci laissa libre cours à l'organisation pratique de l'extraction. Les autorités locales exercèrent très peu de contrôle, les sociétés minières eurent leur propre service de santé avec des médecins, des hôpitaux, leur propre système scolaire, et la police provenait directement du personnel d'exploitation minière.

Sur les 1,4 millions de tonnes excavés en 30 ans (1865-1895), la mine a fourni 850.000 tonnes de cuivre enrichi. Sur la période 1899-1972, l'année de sa fermeture, elle a encore exporté 1,3 millions de tonnes de cuivre enrichi. Entre le moment de l'extraction et la fourniture de cuivre enrichi, il ne se déroulait que neuf jours. La mine produisait également des sous-produits, de l'oxyde de zinc et de soufre. Les usines de fusion sur place fonctionnèrent dès 1872 et jusqu'en 1887.

La technique d'extraction a rapidement évolué. Dès 1875 c'est l'air comprimé qui a été utilisé, ce qui a permis d'extraire le minerai deux fois plus vite. Au début de l'extraction, tant que le sol n'était pas trop dur, il était possible de faire progresser de 12 à 17m l'excavation dans un mois (un mois faisait 25 jours de travail), ceci avec de simples perceuses à main et des maillets. En utilisant des systèmes à air comprimé on avançait de 20 à 30m sur la même période. Le Musée de la Mine de cuivre a dans ses collections la première ampoule électrique mis en service à la mine, mis en œuvre dès 1870.

La mine de Visnes

La mine de Visnes

Plusieurs pistes cavalières ont été faites dans la partie nord de la propriété minière. Ils existent toujours, et forment un réseau de sentiers qui traversent le paysage qui n'est pas commun pour la côte ouest de la Norvège. Les chemins sont bien larges et si plats que les fauteuils roulants peuvent être utilisés, même en terrain boisé. Même si un fort vent du Nord-Ouest peut parfois souffler dans le promontoire, le bois bordant l'Océan offre un abri pour ceux qui utilisent ces chemins de nos jours. La nature autour de Visnes au XIXe siècle était essentiellement composée de terrains vagues couverts de bruyères et de genévriers, le site n'était pas très attirant. Charles de France décida de modeler le paysage pour le rendre plus attrayant pour ses ouvriers qui venaient pour la plupart d'Europe du Sud. Un certain nombre de beaux jardins ont été conçu et arboré dès cette époque.


La mine de Visnes

Adresse :

Le terrain minier de nos jours se trouve à l'Ouest d'Avaldsnes, sur l'île de Karmøy. Quittez la ville de Visnes par la route 47 sur 4Kms et vous êtes arrivé.


Voir aussi : Histoire de la statue de la Liberté

Voir aussi : Construction de la statue de la Liberté





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