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Shah Jahan


Shah Jahan

Shah Jahan

Biographie

Les jeunes années

Shah Jahan est le 5e empereur moghol, venant après Bâbur, Humâyûn, Akbar, et Jahângîr, son père. Sa mère était la princesse Nûr Jahân, une femme qui avait pris le pouvoir sur son mari durant les dernières années de son règne, à une époque ou ce dernier était tombé sous l'emprise de drogues. Né le 5 janvier 1592 à Lahore, il mourut le 22 janvier 1666 à Agra à l'âge de 74 ans. Il est connu sous le nom de Shah Jahân, parfois orthographié Shah Jehan, mais son nom officiel est Shahab-ud-din Muhammad Shah Jahan.

Les premières années de Shah Jahan, années durant lesquels il fut connu sous son vrai nom de prince Khurram, ont vu le jeune homme recevoir une éducation raffinée et cultivée. Il étudia un grand nombre de disciplines et devint un spécialiste en arts martiaux. Il surprit son monde en s'intéressant à l'architecture. On cite une anecdote racontant qu'il construisit lui-même ses quartiers dans le fort de Kaboul, mais aussi en proposant différents aménagements internes au fort d'Agra.

Montrant très jeune de grandes capacités intellectuelles tout comme physiques, il attire rapidement l'attention de son grand-père qui songe à le nommer à sa succession, avant de céder face à Jahângîr, son père. Dès 1617, à l'âge de 25 ans il prend les rênes d'une armée et conquiert le Deccan contre Loddi, une victoire qui permet à son père d'agrandir son territoire à la frontière Sud de l'Empire. Son père le récompensa en lui conférant le titre de "Bahadur Shah Jahan", ce qui indiqua à tous qu'il était le favori à la succession au trône. Par la suite il augmenta son aura en remportant différentes victoires, élargissant toujours un peu plus le territoire historique des Moghols, mais sans jamais parvenir, toutefois, à s'étendre vers l'Ouest.


Son règne

C'est en 1628 qu'il prit le pouvoir, succédant à son père Jahângîr, décédé en 1627. La fin de son père ne fut pas de tout repos, comme d'ailleurs ce fut le cas pour tous ces prédécesseurs et quelques successeurs. En effet, la femme de Jahângîr était devenue, au fil des années, la véritable gouvernante de l'Empire, son mari étant tombé dans les drogues comme l'opium et l'alcool. Lorsqu'il est tombé malade, elle prit peur d'être écartée du pouvoir, Khurram se montrant empressé de prendre la succession. Elle maria donc la fille qu'elle avait eu d'un premier mariage avec un autre fils de Jahângîr, Shâhryâr , espérant avoir un héritier mâle qui soit à ses ordres. Mais ce fils n'arriva pas et la succession au trône, qui s'engagea bien avant la mort de l'Empereur, se déroula entre Khurram et Shâhryâr, l'un légitime car porté par ses conquêtes militaires et héritier désigné par Jahângîr, l'autre illégitime car issu des intrigues de la cour.

Toujours est-il qu'à la mort réelle de l'Empereur, les deux se nommèrent immédiatement empereur, mais il fallut une bataille de plus pour assoir la légitimité de Khurram, qui devient officiellement Shah Jahân.

Il conserva se titre jusqu'en 1658, soit 30 ans de règne durant lequel il prit le titre officiel de "Al-Sultan al-'Azam wal Khaqan al-Mukarram, Abou'l-Muzaffar Shahab Uddin Muhammad, Sahib-i-Qiran-i-Sani, Shah Jahan Padshah Ghazi Zillu 'llah". Ce qui signifie... Euh... Plus sérieusement, son règne est considéré comme celui de l'apogée des Moghols. Il a eu pour caractéristique d'être celui de l'extension maximale de l'Empire grace aux levées de soldats et à la multiplication des conflits externes. Vers la fin de son règne il dut combattre des ennemis plus intérieurs comme la rebellion islamique d'Ahmednagar, ou en repoussant les Portugais au Bengale, en récupérant les royaumes Rajput de Baglana et Bundelkhand à l'ouest et au nord-ouest au-delà du Khyber. Son règne fut donc plus une période pendant laquelle fut décuplés les moyens militaires, en se reposant sur les nobles et leurs capacités à lever des contingents.

Malgré ces épisodes guerriers le règne de Shah Jahan fut globalement une période pacifique durant laquelle l'Empire fut stable, politiquement. L'administration a été centralisée et le pouvoir judiciaire augmenté. L'historiographie et les arts furent des instruments de propagande, permettant l'émergence de beaux travaux d'art ou d'une poésie qui a magnifié l'idéologie publique spécifique aux Moghols. C'est cette centralisation qui permit au pouvoir d'obtenir une harmonie dans la société Moghole du XVIIIe siècle.


Shah Jahan le constructeur

Shah Jahan érigé de nombreux monuments splendides, dont le plus célèbre est le Taj Mahal à Agra. La Mosquée de Perle à Agra, le palais et la grande mosquée à Delhi ou le Trône du Paon, dont on dit qu'il vaudrait des millions de dollars, selon les estimations modernes, sont tous des constructions de Shah Jahan. Il fut le fondateur de Shahjahanabad, maintenant connu sous le nom "Vieux Delhi". Il y eu aussi d'autres édifices, initiés par cet empereur créatif : le Diwan-i-Am et Diwan-i-Khas, dans le Fort Rouge de Delhi, par exemple.

D'ailleurs la cour de l'Empereur était, parait-il, d'une grande qualité et très impressionnant, pour les visiteurs européens de l'époque. Le Trône du Paon, avec son cortège flamboyant de couleurs naturelles donnant l'illusion du mouvement, était en rubis, en saphirs et en émeraudes. Bon nombre de nobles possédaient une grande richesse, également.

Le nom de Shah Jahan vient du perse qui signifie "Roi du Monde". A sa mort, en 1666, son fils Aurangazeb avait déjà prit le pouvoir depuis 8 ans.


Sa vie privée

La vie privée de Shah Jahan fut conjugale et prolifique. Il s'est marié 11 fois, successivement avec :

  • Akbarabadi Mahal (? - 1677)
  • Kandahari Mahal (1594 - ?, mariage en 1609)
  • Mumtaz Mahal (1593 - 1631, mariage en 1612)
  • Hasina Begum Sahiba (mariage en 1617)
  • Muti Begum Sahiba
  • Qudsia Begum Sahiba
  • Fatehpuri Mahal
  • Sahiba (? - après 1666)
  • Sarhindi Begum Sahiba (? - après 1650)
  • Shrimati Manbhavathi Baiji Lal
  • Sahiba (mariage en 1626)

Bien sûr de ces unions sont nés une grande quantité d'enfants, dont beaucoup, hélas sont décédés jeunes. Parmi ceux qui ont survécu citons Jahanara Begum, Dara Shukoh, Shah Shuja, Roshanara Begum, Aurangzeb, Murad Baksh, Gauhara Begum. Shah Jahan était musulman, comme nous le prouvent ses constructions, particulièrement le Taj Mahal.

Ces deux premiers mariages ne sont pas des mariages d'amour mais de raison, venant briser les fiançailles qui unissaient déjà en 1907 le jeune Shah Jahan, encore nommé par son nom de "Khurram", avec Arjumand Bano Begum, la petite-fille d'un noble persan, qui n'avait que 14 ans à cette époque. C'est elle qui est devenu l'amour de sa vie et pour qui il va construire le Taj Mahal. Ils se marièrent en 1612 et vécurent, d'après les chroniqueurs de l'époque, une grande histoire d'amour. C'est à l'occasion de leurs mariages que Shah Jahan offrit à son épouse le nom de "Bijou du palais", et c'est sous ce nom qu'on la connait de nos jours : Mumtaz-i Mahal. La passion qui les unissait était sincère, visiblement. A sa mort Shah Jahan fit construire le Taj Mahal pour lui servir de tombeau. Une des plus belles preuves d'amour qu'il exista sur Terre, semble t-il.




Voir aussi :

Description du Taj Mahal

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